29 janvier 2025
ÉTUDIER DANS UN PROGRAMME RECHERCHE | La recherche de nouvelles molécules bioactives d’origine naturelle connaît un essor depuis les dernières années. Cependant, la flore de la forêt boréale est à ce jour encore peu étudiée dans la littérature scientifique. Dans le cadre de sa thèse soutenue le 28 novembre dernier, Marie Frissard, finissante au doctorat en biologie, avait pour objectif de réaliser une analyse et une caractérisation de l’activité biologique de quatre plantes issues de la forêt boréale du Québec. Ces plantes sont par ailleurs connues pour leurs usages traditionnels par les Premiers Peuples à des fins médicinales.
Arrivée à l’aboutissement de son projet de recherche, l’étudiante est parvenue à obtenir des résultats prometteurs qui témoignent du haut potentiel des composés présents dans la flore boréale pour la lutte contre la résistance antibiotique.
De Strasbourg à Chicoutimi
Fascinée par la science et par le fonctionnement des plantes depuis son jeune âge, Marie Frissard a étudié en biologie cellulaire, en physiologie des organismes et en valorisation des ressources végétale à l’Université de Strasbourg. Ayant été interpellée par l’expertise du professeur de l’UQAC et directeur du Centre de recherche sur la boréalie (CREB) André Pichette et par la biodiversité du territoire québécois, elle a ensuite décidé de venir au Saguenay–Lac-Saint-Jean pour y entreprendre son doctorat en biologie.
Fractionner pour mieux comprendre
Afin de parvenir à identifier des composés antibactériens dans chacune des plantes, l’étudiante a utilisé une méthode appelée le fractionnement bioguidé. Ce procédé scientifique consiste à isoler des molécules bioactives d’un mélange naturel grâce à un processus guidé par des tests biologiques. Le mélange est séparé en fractions afin d’évaluer l’activité dans chacune d’entre elles selon des critères prédéfinis (activité antibactérienne, anticancéreuse, antivirale, etc.). Le processus de fractionnement est répété jusqu’à l’identification de la ou des molécules responsables de l’activité. Cette méthode est utilisée de manière courante dans la recherche liée au développement de nouveaux médicaments et de nouveaux produits cosmétiques.
À la lumière des résultats obtenus, Marie Frissard est parvenue à identifier des composés qui n’avaient jamais été répertoriés dans la littérature scientifique auparavant. De plus, ses travaux ont permis de révéler des activités antibactériennes parmi les composés des plantes étudiées, en particulier sur les bactéries pathogènes S. aureus et E. coli.
Un encadrement flexible
Sous la direction de recherche de André Pichette et la codirection des professeurs Vakhtang Mshvildadze et Jean Legault et , l’étudiante soutient que l’encadrement dont elle a bénéficié était adapté à ses besoins.
« J’ai toujours aimé travailler de manière assez autonome, c’est pourquoi j’ai apprécié la souplesse et la confiance que m’ont offertes les professeurs André Pichette, Vakhtang Mshvildadze et Jean Legault dans leur encadrement. De plus, les rencontres que nous avions à chaque résultat me permettaient de m’orienter et de mener les différentes étapes de mon projet de manière efficace », précise-t-elle.
La curiosité, un trait indispensable à la réussite d’un projet d’études en recherche
Si Marie Frissard pouvait donner un conseil aux personnes intéressées par les études en recherche, mais qui hésite à sauter le pas, ce serait le suivant :
« Je crois qu’avant de poursuivre des études en recherche, il faut en premier lieu s’interroger sur ses propres motifs: ‘‘Est-ce que je ressens une curiosité à assouvir? Un désir réel de continuer à approfondir certains aspects de ma discipline d’études?’’. Si la réponse est oui, je pense que ça vaut la peine de se lancer. À titre personnel, je considère ma curiosité scientifique comme une source de motivation importante dans la réalisation de mes travaux et je pense qu’elle constitue un élément essentiel à la réussite d’un projet d’études d’une telle envergure ».
Liens de l'article original : https://www.uqac.ca/uqactualites/2025/01/30/etudier-les-plantes-de-la-foret-boreale-pour-lutter-contre-les-bacteries-pathogenes-le-projet-de-recherche-de-marie-frissard/